Gustave Le Bon: credenze, religione, politica.

[Raggruppo qui in un'unica scheda le citazioni riguardanti il testo di Le Bon sulle opinioni e le credenze. In grassetto i titoli miei a introduzione dei brani].


La credenza come insopprimibile attitudine umana

Jadis supposées d'origine divine, les croyances étaient acceptées sans discussion. Nous les savons aujourd'hui issues de nous-mêmes et cependant elles s'imposent encore. Le raisonnement a généralement aussi peu de prise sur elles que sur la faim ou la soif. Élaborée dans les régions subconscientes que l'intelligence ne saurait atteindre, une croyance se subit et ne se discute pas.

Cette origine inconsciente et par suite involontaire des croyances les rend très fortes. Religieuses, politiques ou sociales, elles ont toujours joué un rôle prépondérant  dans l'histoire.

Devenues générales, elles constituent des pôles attractifs autour desquels gravite l'existence des peuples et impriment alors leur marque sur tous les éléments d'une civilisation. On qualifie clairement cette dernière en lui donnant le nom de la foi qui l'a inspirée. Civilisation bouddhique, civilisation musulmane, civilisation chrétienne, sont des appellations très justes.

C'est qu'en devenant centre d'attraction, la croyance devient aussi centre de déformation. Les éléments divers de la vie sociale : philosophie, arts, littérature, se modifient pour s'y adapter.

Les seules vraies révolutions sont celles qui renouvellent les croyances fondamentales d'un peuple. Elles ont toujours été fort rares. Seul, ordinairement, le nom des convictions se transforme. La foi change d'objet, mais ne meurt jamais.

Elle ne pourrait mourir, car le besoin de croire constitue un élément psychologique aussi irréductible que le plaisir ou la douleur. L'âme humaine a horreur du doute et de l’incertitude. L'homme traverse parfois des phases de scepticisme, mais n'y séjourne jamais. Il a besoin d'être guidé par un credo religieux, politique ou moral qui le domine et lui évite l'effort de penser. Les dogmes détruits sont toujours remplacés. Sur ces nécessités indestructibles, la raison est sans prise. [pp. 17-18]


Il bisogno di spiegazioni

Aussi irréductible que le besoin de croire, le besoin d'explications accompagne l'homme du berceau à la tombe. Il a contribué à créer ses dieux et détermine journellement la genèse d'un grand nombre d'opinions.

Ce besoin intense se satisfait aisément. Les plus rudimentaires réponses suffisent. La facilité avec laquelle il est contenté fut l'origine d'un grand nombre d'erreurs.

Toujours avide de certitudes définitives l'esprit humain conserve longtemps les opinions fausses fondées sur le besoin d'explications et considère comme ennemis de son repos ceux qui les combattent.

Le principal inconvénient des opinions, basées sur des explications erronées, est que les tenant pour définitives on n'en cherche plus d'autres. S'imaginer connaître les raisons des choses est un moyen sûr de ne pas les découvrir. L'ignorance de notre ignorance a retardé les progrès des sciences pendant de longs siècles et les restreint d'ailleurs encore.

La soif d'explications est telle qu'on en a toujours trouvé pour les phénomènes les moins compréhensibles. L'esprit est plus satisfait d'admettre que Jupiter lance la foudre que de s'avouer ignorant des causes qui la font éclater. Plutôt que de confesser son ignorance de certains sujets, la science elle-même se contente souvent d'explications analogues. [p.109]


La necessità delle illusioni

Tracer le rôle des illusions dans la genèse des opinions et des croyances serait refaire l'histoire de l'humanité.

De l'enfance à la mort, l'illusion nous enveloppe. Nous ne vivons que par elle et ne poursuivons qu'elle. Illusions de l'amour, de la haine, de l'ambition, de la gloire, toutes ces formes diverses d'un bonheur sans cesse espéré, maintiennent notre activité. Elles nous abusent sur nos sentiments aussi bien que sur ceux des autres, et nous voilent les duretés du sort.

Les illusions intellectuelles sont relativement rares, les illusions affectives journalières. Elles s'accroissent de ce fait que nous persistons toujours à vouloir interpréter rationnellement des sentiments souvent encore ensevelis dans les ténèbres de l'inconscient. L'illusion affective persuade parfois que nous aimons des êtres et des choses en réalité indifférents. Elle laisse croire aussi à la perpétuité de sentiments que l'évolution de notre personnalité condamne à bientôt disparaître.

Toutes ces illusions font vivre et embellissent la route conduisant à l'abîme éternel. Ne regrettons pas qu'elles soient si rarement soumises à l'analyse. La raison ne réussit à les dissoudre qu'en paralysant du même coup d'importants mobiles d'action. Pour agir il ne faut pas trop savoir. La vie est pleine d'illusions nécessaires.

Les motifs de ne pas vouloir se multiplient avec les discussions des causes du vouloir. On flotte alors dans l'incohérence et l'hésitation. «Tout voir et tout comprendre, écrivait Mme de Staël, est une grande raison d'incertitude». Une intelligence possédant le pouvoir, attribué aux dieux, d'embrasser d'un coup d’oeil le présent et l'avenir, ne s'intéresserait plus à rien et ses mobiles d'action seraient paralysés pour toujours.

Ainsi envisagée, l'illusion apparaît comme le vrai soutien de l'existence des individus et des peuples, le seul sur lequel on puisse toujours compter. Livres de philosophie l'oublient parfois un peu. [p. 111]


Come si propagano le credenze: l'affermazione e la ripetizione

L'affirmation et la répétition sont des agents fort puissants de création et de propagation d'opinions. L'éducation est en partie basée sur eux. Les politiciens et les meneurs de toute nature en font un usage journalier. Affirmer, puis répéter, représente même le fond principal de leurs discours.

L'affirmation n'a pas besoin de s'appuyer sur une preuve rationnelle quelconque, elle doit seulement être brève, énergique et impressionnante. On peut considérer comme type de ces trois qualités, le manifeste suivant, reproduit récemment dans plusieurs journaux.

Qui produit le blé, c'est-à-dire le pain pour tous? Le paysan! Qui fait venir l'avoine, l'orge, toutes les céréales? Le paysan! Qui élève le bétail pour procurer la viande? Le paysan! Qui élève le mouton pour procurer la laine? Le paysan! Qui produit le vin, le cidre, etc.? Le paysan! Qui nourrit le gibier? Le paysan!

Et pourtant, qui mange le meilleur pain, la meilleure viande? Qui porte les plus beaux habits? Qui boit le bordeaux et le champagne? Qui profite du gibier? Le bourgeois!

Qui s'amuse et se repose à volonté? Qui prend tous ses plaisirs? Qui fait des voyages d'agrément? Qui se met à l'ombre l'été, à côté, d'un bon feu l'hiver? Le bourgeois!

Qui se nourrit mal? Qui boit rarement du vin? Qui travaille sans discontinuer? Qui se brûle l'été et se gèle l'hiver? Qui a bien des misères et bien des peines? Le paysan!

Suffisamment, répétée, l'affirmation finit par créer d'abord une opinion et plus tard une croyance.

La répétition est le complément nécessaire de l'affirmation. Répéter souvent un mot, une idée, une formule, c'est les transformer fatalement en croyance. Du fondateur de religion au marchand de nouveautés, firent usage de la répétition tous les hommes se proposant d'en persuader d'autres.

Son pouvoir est tel qu'on finit soi-même par croire aux paroles répétées et par accepter les opinions qu'habituellement on exprime. Prié par le Sénat de prendre des mesures pour la défense de la République, le grand Pompée ne cessait de répéter que César n'attaquerait pas Rome et, remarque Montesquieu, «parce qu'il l'avait dit tant de fois, il le redisait toujours». La conviction formée dans son esprit par ces répétitions, l'empêcha d'avoir recours aux moyens qui lui auraient permis de protéger Rome et conserver sa tête, au moins pendant quelque temps.  

L'histoire politique est pleine de convictions formées ainsi par répétitions. Avant 1870, nos généraux et nos hommes d'État ne cessaient de répéter que les armées allemandes étaient très inférieures aux nôtres. A force de le répéter, ils le crurent fermement. On sait ce qu'il nous en coûta.

Le politicien ayant adopté des opinions, simplement parce qu'elles lui sont utiles finit, à force de les soutenir, par y croire assez pour ne plus pouvoir ensuite s'en débarrasser facilement, lorsqu'il devient profitable d'en changer. L'habitude de louer la vertu eût peut-être fini par rendre Tartufe un homme vertueux.

Les convictions fortes peuvent ainsi sortir de convictions faibles ou même simplement simulées. «Faites tout comme si vous croyiez, disait Pascal, cela vous fera croire.»

Le rôle de l'affirmation et de la répétition dans la formation des opinions et des croyances ne saurait être exagéré. Il est à là base de leur existence. Si les résultats obtenus par nos orateurs politiques actuels sont parfois bien médiocres, c'est qu'ils manquent un peu trop d'un élément dont nous montrerons plus loin la force: le prestige.

L'éloquence parlementaire, écrit un ancien député M. Gérard Varet, n'est ni une critique de témoignage comme au Palais, ni une dissertation comme à la Sorbonne. La foule répugne invinciblement à l'effort de la réflexion, au souci de démontrer et de prouver: elle veut l'affirmation tranchante, le dogme impérieux et décisif. Et ce dogme elle le veut dans le sens de ses désirs, sourde aux critiques, avide de flatterie, ivre du sentiment de son irresponsabilité. L'orateur qui la connaît va droit en elle, aux sentiments élémentaires, aux instincts primitifs: orgueil, colère, envie, espérance. Il crie les misères imméritées, les iniquités, les réparations, invoque les ambitions messianiques, les rêves paradisiaques. Une harangue de tribuns, c'est un torrent de lyrisme, c'est une imprécation ou un hymne.

[pp. 143-145]


Elementi necessari al mantenimento delle credenze religiose

Une croyance quelconque, religieuse, politique, morale ou sociale se maintient surtout par la contagion mentale et des suggestions répétées. Images, statues, reliques, pèlerinages, cérémonies, chants, musique, prédications, etc., sont les éléments nécessaires de cette contagion et de ces suggestions.

Confiné dans un désert, privé de tout symbole, le croyant le plus convaincu verrait rapidement sa foi s'affaiblir. Si des anachorètes et des missionnaires la conservent cependant, c'est qu'ils relisent sans cesse leurs livres religieux et surtout s'astreignent à une foule de rites et de prières. L'obligation pour le prêtre de réciter chaque jour son bréviaire fut imaginée par des psychologues, connaissant bien la vertu suggestive de la répétition.

Aucune foi n'est durable si on la dépouille des éléments fixes qui lui servent de soutien. Un Dieu sans temples, sans images, sans statues, perdrait bientôt ses adorateurs. Les iconoclastes étaient guidés par un instinct très sûr en brisant les statues et les temples des divinités qu'ils voulaient détruire.

Les hommes de la Révolution, cherchant à annuler l'influence du passé, avaient également raison, à leur point de vue, de saccager les églises, les statues et les châteaux. Mais cette destruction ne fut pas assez prolongée pour agir sur des sentiments fixés par une hérédité séculaire. Leur durée est plus longue que celle des pierres qui les symbolisent. [p. 184]


Il ruolo del monoteismo nel rallentamento dello sviluppo della civiltà

Les croyants de tous les âges ont prétendu rationaliser leur foi, sans comprendre que sa force tenait justement à ce qu'aucun raisonnement n'exerçait de prise sur elle. La seule action possible de la raison sur la croyance religieuse est de lui faire considérer comme de simples symboles les récits des livres saints, en contradiction trop flagrante avec la science moderne. Moins enfermés que les catholiques dans des dogmes rigides, beaucoup de protestants y sont assez facilement parvenus. On sait au contraire que la tentative, dite moderniste, de certains théologiens catholiques a complètement échoué. Les vrais croyants ne doivent pas le regretter. Rien n'est absurde pour la foi et quand un ensemble de croyances forme un bloc, il n'y faut pas trop toucher.

La désagrégation d'une croyance en sectes rivales, perpétuellement aux prises, ne saurait se produire dans les religions polythéistes. Elles aussi ont évolué, mais par simple annexion puis fusion de dieux nouveaux, tous considérés comme très puissants et par conséquent respectés. Voilà pourquoi les guerres de religion qui ont ravagé l'Europe demeurèrent à peu près inconnues dans l'antiquité païenne.

Ce fut donc un grand bienfait pour les peuples d'avoir débuté par le polythéisme. Je considère, contrairement à une opinion assez universelle, qu'ils auraient beaucoup gagné à y demeurer. Loin de favoriser le progrès, le monothéisme les retarda par les luttes sanglantes dont il remplit le monde. Il ralentit pendant des siècles l'évolution des arts, de la philosophie et des lettres, développés par les Grecs polythéistes à un point qui les fait regarder comme nos maîtres.

On ne peut mettre davantage à l'actif du monothéisme l'unité de sentiments qu'il finit par créer, à force de guerres, de bûchers et de proscriptions. Le culte de la patrie avait suffi pour doter les Romains polythéistes, à l'époque de leur grandeur, d'une communauté de sentiments qui ne fut jamais dépassée.

Si, suivant le dire de tant d'historiens, et de demi-philosophes comme Renan, le monothéisme avait constitué une supériorité, il faudrait mettre au-dessus de toutes les autres religions l'Islamisme, la seule à peu près monothéiste.

Je dis à peu près, car les religions réellement monothéistes n'existèrent que dans les livres. Le Christianisme, par exemple, s'annexa vite des légions d'anges, de saints, de démons, correspondant exactement aux divinités secondaires du monde antique et vénérés ou redoutés comme elles.

Cette multiplicité de dieux secondaires dans les croyances monothéistes et la division rapide de ces dernières en sectes, montrent bien que le monothéisme est un concept théorique, ne correspondant guère à nos besoins affectifs et mystiques. [pp. 186-187]


La trasformazione della fede religiosa in fede politica

Examiné sommairement, l'âge moderne semble avoir transposé toutes les échelles de valeur. En réalité, il a surtout modifié leurs noms.

Les fidèles des vieux cultes se lamentent du peu de foi des générations nouvelles. Jamais peut-être, cependant, les foules n'ont manifesté un besoin de croyance plus profond qu'à notre époque. En devenant foi politique, la foi religieuse a bien peu changé. La croyance au miracle, la mystique adoration de puissances surnaturelles est restée identique. La providence Étatiste a hérité de l'antique providence divine.

Une croyance ordinaire est un acte de foi. Appliqué à un être supérieur ou à une divinité, il se complique du besoin de soumission et d'adoration. Croire et adorer sont souvent synonymes.

Le croyant tend donc toujours à diviniser l'objet de son adoration. Marat, dont le cadavre devait être jeté peu de temps après à l'égout, fut déifié au lendemain de sa mort, et des litanies pieuses composées en son honneur. Napoléon représentait pour ses soldats un dieu invincible. Les reliques des victimes des répressions anarchistes sont adorées par leurs fidèles.

Une croyance ne devient vraiment populaire qu'une fois concrétisée sous forme d'êtres ou d'objets à vénérer. On le vit clairement pendant la Révolution. Une de ses premières préoccupations fut de trouver une divinité pour remplacer les anciennes. La déesse Raison d'abord choisie, eut son culte à Notre-Dame avec des cérémonies très voisines de celles qui s'y célébraient depuis des siècles.

Cette époque, je ne saurais trop le répéter, ne peut être comprise qu'en saisissant le rôle joué alors par le mysticisme du peuple et de ses meneurs. Robespierre, incarnation typique de l'étroite mentalité religieuse de son temps, se croyait un apôtre ayant reçu du ciel la mission d'établir le règne de la vertu. Très déiste, très conservateur et grand-prêtre infaillible d'une théocratie nouvelle, il jugeait un devoir sacré d'immoler impitoyablement «les ennemis de la vertu», et, comme jadis les pontifes de l'Inquisition, n'épargnait personne. Ses discours faisaient sans cesse appel à l'être suprême. Son séide Couthon invoquait aussi à chaque instant le Très-Haut.

Les tribunaux révolutionnaires eurent une parenté étroite avec ceux de l'inquisition. Ils n'adoraient pas tout à fait les mêmes dieux, mais nourrissaient les mêmes haines et poursuivaient un même but : la suppression des infidèles.

J'ai trop montré dans de précédents ouvrages l'évolution du socialisme vers une forme religieuse pour y revenir longuement ici. S'il possédait quelque divinité précise à adorer, son succès serait beaucoup plus rapide.

Ses apôtres sentent d'instinct cette nécessité, mais n'osant pas offrir à l'adoration populaire la tête du principal théoricien de la doctrine, le juif Karl Marx, ils ont dû se rejeter vers la déesse Raison. J'ai reproduit, dans ma Psychologie politique, un passage du journal socialiste l'Humanité nous apprenant qu'à la séance d'inauguration d'une école socialiste, le jeune professeur à la Sorbonne chargé de la première leçon «adressa, comme il convenait, une invocation à la déesse Raison».

Malheureusement, les divinités abstraites n'ont jamais séduit les foules et c'est pourquoi la religion socialiste possède des dogmes, mais attend encore son Dieu.

Il ne saurait être attendu bien longtemps. Les dieux naissent toujours quand le besoin s'en fait sentir.

La force de la croyance nouvelle tient surtout, je l'ai souvent répété, à ce qu'elle est héritière des conceptions chrétiennes. Les dogmes socialistes ont emprunté aux premiers chrétiens, avec leur mysticisme, le besoin d'égalité, l'altruisme et la haine des richesses. La parenté des deux doctrines est telle qu'en Belgique le catholicisme devient l'allié résolu du socialisme. Il favorise ouvertement les grèves et encourage la lutte des classes.

Les apôtres de la foi socialiste ont également le ton enflammé et prophétique des premiers défenseurs du christianisme. Je ne parle pas seulement des publications de vulgaires sectaires, mais de celles d'hommes instruits. J'ai eu occasion de citer, dans mon dernier livre, des fragments caractéristiques d'un écrit de cette nature, publié par un professeur au Collège de France, converti comme jadis Polyeucte, à la foi nouvelle et désireux de détruire les faux dieux. Leur lecture montre bien que le savant lui même ne peut pénétrer dans le cycle de la croyance sans voir s'évanouir sa modération et son esprit critique. Descendu de plusieurs degrés dans l'échelle mentale, il perd le sens des réalités. Absurdités, violences, impossibilités ne sauraient le choquer puisqu'il cesse de les voir.

Inutile de récriminer. La croyance est un maître irrésistible et son attrait s'exerce dès qu'on approche da sa sphère d'action.

Tenaces ou transitoires, les croyances représentèrent toujours, je le répète encore, les grands facteurs de la vie des nations. On ne gouverne pas un peuple avec des idées vraies, mais avec des croyances tenues pour vraies. Pilate, aujourd'hui, ne poserait sans doute plus la question, à laquelle aucun philosophe n'a jamais définitivement répondu. Il dirait que la vérité étant ce qu'on croit, toute croyance établie constitue une vérité. Vérité provisoire sans doute, mais c'est avec des vérités de cet ordre que le monde fut toujours conduit. [pp. 190-191]


Gustave Le Bon, Les opinions et les croyances, Flammarion, 1918 [l'impaginazione è quella del file pdf liberamente scaricabile in rete].

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