Perché il paganesimo non resistette all'ascesa del cristianesimo

Imaginons un roi de France voulant se convertir au protestantisme, religion d'une faible partie de ses sujets, animé d'un zèle pieux contre l' « idolâtrie », détruisant ou laissant tomber en ruines les sanctuaires les plus vénérés de son royaume, l'abbaye de Saint-Denis, la cathédrale de Reims, où s'accomplissent les actes les plus augustes de son règne, jetant au feu l'oriflamme, la couronne d'épines, sanctification de la Sainte-Chapelle, et nous n'aurons qu'une faible idée de la démence qui s'empare des empereurs romains au IVe siècle.

Cette folie politique a réussi parce que le paganisme n'avait aucune unité de doctrine et aucune homogénéité; agrégat de cultes de toute provenance, sans livres saints, quelquefois même sans clergé régulier, il ne pouvait opposer aucune résistance concertée. Aussi tous les cultes furent-ils extirpés un à un sans que le populations terrorisées aient pu opposer de résistence efficace au vandalisme chrétien. Les empereurs réussirent donc sans se heurter à aucune révolte. Mais, au point de vue politique, la destruction de la vieille religion de la Cité romaine fut un pur non-sense.

Au cours du Ve siècle, les païens de majorité passent minorité; ils achèvent de disparaître au VIe siècle. En même temps, les chrétiens se réconcilient avec la vie terrestre et s'attachent, et même tres fort, aux biens de ce monde. La société chrétienne va-t-elle transfuser quelque chose de sa force à l'État avec lequel elle fait désormais bon ménage? Oui, si l'Église est unie.


Ferdinand Lot, La fin du monde antique et le début du Moyen Âge, Albin Michel, 1989 (ed. or. 1927), p. 52.

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