Perché nel mondo cristiano è prevalsa la separazione tra stato e chiesa, mentre ciò non è avvenuto nelle società islamiche

En dépit des tous ses efforts, l'Église ne parviendra pas à dominer l'État. La raison profonde, c'est, nous l'avons vu, que L'Église chrétienne n'avait pas été constituée pour la vie d'ici-bas. Elle n'apportait à la societé aucun concepte juridique ou social nouveau. Elle accepta donc sans résistance, sans vraie répugnance, les institutions de l'État romain. Celui-ci put conserver ses cadres et continua sa vie. A plus forte raison en fut-il de même des États barbares, dont la christianisation fut superficielle.

L'État médiéval et moderne, héritier en partie de l'État romain, n'a donc pu être absorbé par l'Église. Si les racines de l'État n'avaient pas été profondément enfoncées dans le passé romain, l'État médiéval se serait dissous dans l'Église et l'Église dans l'État, et l'on ne voit comment le concept moderne de la séparation entre la conscience religieuse et l'État aurait pu se développer, ou même aurait pu naître.

Là est le secret de la différence profonde, bien plus profonde encore qu'on ne croit, entre États chrétiens et États musulmans. L'Islam apporte non seulement une religion, mais un droit, une politique, dont on chercherait vainement l'équivalent dans l'Évangile. Encore cette façon de parler est-elle inexacte: droits, coutumes, usages même, tout est indiscernable de la religion. Impossible de toucher à quoi que ce soit sans rencontrer, sans risquer d'offenser le dogme. Et comme droit, politique, usages, sont rudimentaires, constitués pour une societé peu évoluée, c'est une tache surhumaine d'adapter une societé musulmane à la vie moderne. Ici la religion ne se lasse pas réduire à la portion congrue. Il est vain de chercher à la mettre à sa place, car sa place est partout ou nulle part.


Ferdinand Lot, La fin du monde antique et le début du Moyen Âge, Albin Michel, 1989 (ed. or. 1927), p. 64 [ho omesso le note; sottolineature mie].

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